Communiqué du groupe LFI-NFP
Ercan E. est un rescapé. Le 23 décembre 2022, trois de ses amis kurdes sont abattus sous ses yeux dans la tuerie raciste du centre culturel Ahmet-Kaya (Paris 10°). Lui y survit, après s’être caché pour échapper aux tirs.
Fin avril, la préfecture de Seine-Saint-Denis lui refuse son titre de séjour. Sous obligation de quitter le territoire français, il risque désormais l’expulsion vers la Turquie. Les exactions du régime autoritaire d’Erdogan envers le peuple kurde ne sont pourtant plus à prouver, documentées par de nombreuses ONG comme Amnesty International.
Nous rappelons la France à ses obligations : le droit français, européen et international - et notamment l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme et la Convention de Genève de 1951 - interdit toute expulsion vers un pays où une personne risque de subir des traitements inhumains ou dégradants.
Seul témoin oculaire de la tuerie de la rue d’Enghien, qu’Emmanuel Macron lui-même avait qualifié d’ « odieuse », Ercan ne peut être expulsé : il est attendu au procès d’assises pour y apporter sa vérité.
Nous demandons l’annulation immédiate de l’OQTF visant Ercan. Il doit être maintenu sur le sol français.
A nouveau attaqués au couteau par des néonazis en février dernier, nos camarades kurdes doivent urgemment obtenir justice et vérité. Nous exigeons la levée du secret défense sur le triple assasinat kurde de 2013, et avons déposé en ce sens une PPR transpartisane à l’Assemblée nationale.
Nous appelons à ce que toute la lumière soit faite sur les attaques visant les Kurdes et nous demandons leur protection sur le sol français.