Communiqué du groupe LFI-NFP
Alors que les discussions budgétaires reprennent au Sénat, le Gouvernement a déposé un amendement actant la suppression de 100 M€ pour l’audiovisuel public – cet effort pesant sur l’ensemble des sociétés qui la composent (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde…).
Ces coupes sont d’autant plus graves que la situation financière de l’audiovisuel public est déjà extrêmement dégradée : France Télévisions a été dans l’obligation d’adopter un budget 2025 qui « s’établit en déficit pour la première fois depuis neuf ans », à hauteur de 41,2 millions d’euros, l’obligeant à tailler dans « le niveau de ses effectifs et la maîtrise de sa masse salariale, les dépenses de programmes et les projets d’investissements ».
Cette situation aurait pourtant été totalement évitable – comme nous le rappelions récemment à l’Assemblée nationale – mais le Gouvernement en a décidé autrement, au plus grand bonheur du RN.
Ces coupes sont une véritable attaque contre la capacité même de l’audiovisuel public à remplir ses missions de service public : délivrer une information indépendante, fiable et pluraliste ; participer au financement de la création française, dont il est un acteur majeur. Alors même que les excellentes audiences dont il bénéficie sont la preuve de son importance pour des millions de Françaises et de Français, cette fragilisation financière ne fait que renforcer le discours anti-audiovisuel public du RN, qui ne rêve que d’une chose : le voir disparaître, en permettant sa privatisation, à l’ère d’une désinformation mondiale généralisée qui menace l’existence même de nos démocraties.
Pour y faire face, notre position n’a jamais varié : depuis la suppression en 2022 par Emmanuel Macron de la redevance télé, nous avons toujours défendu le principe de son rétablissement, en la rendant plus universelle et progressive, inspiré notamment par les travaux de Julia Cagé. Seule cette solution permettra de sauver l’audiovisuel public, tout en étant une solution plus juste socialement pour les nombreux foyers fiscaux qui en seront redevables.