Grigny en Essonne, la ville qualifiée de plus pauvre en France s’enlise dans le ruissellement de la politique d’Emmanuel Macron.
Bergams, premier employeur privé de la ville est en passe de jeter à la rue 280 familles. La majorité de ces employé•es ont voué plus de 20 années au service de l’entreprise et contribué à la richesse de ce site.
Pourtant, c’est plus d’1,6 millions d’euros au titre du chômage partiel qui ont été versés par l’État, pandémie oblige !
L’entreprise BERGAMS qui fabrique des sandwiches pour le groupe industriel NORAC qui a vu là une occasion de rationaliser les coûts et manifestement, surtout, les profits. L’entreprise semble avoir trouvé dans la crise pandémique une occasion unique pour signer un accord de performance collective (APC) en septembre 2020 avec une partie des organisations syndicales, divisant ainsi les salari•eés par la même occasion.
Cet accord a entrainé une baisse de rémunération pouvant aller jusqu’à 30 % du salaire en plus d’une augmentation du temps de travail. Le spectre du chômage et l’individualisation des accords (permise par les ordonnances Pénicaud), ont contraint les salarié•es à signer dans un premier temps.
Aujourd’hui les BERGAMS s’estiment, à juste titre, berné•es et abusé•es. Cette prise de conscience chez les salariés a entrainé un mouvement de grève depuis le 14 septembre 2021. Ils demandent la fin de cet accord puisque la situation économique est revenue à la normale.
Le groupe NORAC a communiqué sur sa capacité à traverser la crise et la fortune personnelle de son PDG, estimée à plus de 250 millions, en atteste. Mais la politique de négociation de l’entreprise semble être limitée à la contrainte et à la menace d’une liquidation judiciaire qui pourrait être prononcée le 17 novembre. Le mépris de classe et la culture du profit de l’employeur se traduisent également par la décision mesquine de de facturer 3,60€ les sandwichs du midi, traditionnellement offerts aux salarié•es. Il n’y a pas de petits profits pour ceux qui demandent des grands sacrifices !
La situation de crise a mobilisé le préfet de l’Essonne qui a tenté une médiation en vain puisque le groupe NORAC n’a pas jugé utile de se déplacer pour rencontrer les salarié•es. Ils ne sont que 250 futurs chômeurs qui ne méritent pas l’attention du groupe !
La crise économique et sanitaire de l’année 2020 fut une nouvelle occasion pour de nombreux groupes industriels de redécouvrir les vertus des fonds publics. S’il parait cohérent que l’État et l’argent citoyen permettent à de nombreuses entreprises de survivre, il ne saurait être question de financer les profits et de laisser les pertes aux salarié•es .
Les salarié•es qui subissent les dégradations de leur conditions de travail ou la perte de leur emploi sont aussi ceux qui « en même temps » financent par leurs cotisations et leurs impôts les aides aux entreprises, ainsi va le cynisme qui caractérise la société capitaliste et financière de Macron.
Notre bien commun est dilapidé, les emplois et les retraites sont menacé•es, les conditions de travail dégradées alors que les profits des plus grosses entreprises continuent d’augmenter.
Les présidents qui se sont succédés se sont appliqués à favoriser le capital, par des aides, des exonérations, et par des lois qui détruisent le code du travail et le peu de protection qu’ils reste aux salarié•es.
C’est un problème sociétal, politique et citoyen qui ne peut trouver d’issue que dans un programme politique qui réforme la société française dans son ensemble.
L’Avenir en Commun, le programme de la France Insoumise porté par Jean Luc Mélenchon est le seul à proposer une nouvelle République sociale, une abrogation de la loi travail, une nouvelle répartition des richesses et une transition écologique humaniste.
L’avenir des citoyens et des salariés passera par les urnes des élections présidentielles qui seront décisives, soyons nombreux à voter pour un programme qui nous ressemble et qui nous rassemble !
Philippe Juraver , Co responsable Espace des luttes et conseiller régional Ile de France LFI