Communiqué de presse du groupe parlementaire de la France insoumise.

74 députés dont ceux des groupes Gauche démocrate et républicaine, La France insoumise, Socialistes et apparentés et Libertés et Territoires ont déposé un recours pour contester devant le Conseil constitutionnel le projet de loi « relatif à la gestion de la crise sanitaire ».

Nous estimons notamment que les dispositions concernant le « passe sanitaire » sont, en raison de leur caractère disproportionné, manifestement contraires à plusieurs droits et libertés que la Constitution garantit :

L’inclusion dans le champ d’application du « passe sanitaire » de certains lieux comme les centres commerciaux ou les lieux de restauration et l’application de ce régime aux voyages longues distances interrégionaux porte atteinte à la liberté d’aller et venir mais également à la liberté de mener une vie sociale et familiale normale ;
Compte tenu des délais fixés, de la quantité de doses de vaccins en stocks et des livraisons prévues, il ne serait pas possible à toute la population concernée souhaitant se faire vacciner de bénéficier des doses vaccinales prescrites avant l’entrée en vigueur du « passe sanitaire ». Cette mesure porte donc atteinte au principe d’égalité. Le régime de sanction administrative en cas d’absence de contrôle de la détention du « passe sanitaire » implique, pour les professionnels concernés, le recrutement de personnel supplémentaire pour assurer ces contrôles. En faisant exclusivement peser sur les professionnels la mise en œuvre du « passe sanitaire » la loi porte ainsi atteinte à la liberté d’entreprendre.

Les sanctions prévues à l’encontre des travailleurs qui ne présenteraient pas un « passe sanitaire » apparaissent disproportionnées au regard de l’objectif poursuivi. Pour les salariés en contrat à durée déterminée et les intérimaires, ces sanctions peuvent aboutir à la rupture anticipée du contrat de travail. Il résulte pourtant de l’article L. 1132-1 du code du travail, qu’aucune personne ne peut être sanctionnée, licenciée ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire en raison de son état de santé, un principe édicté en vertu de conventions internationales.

De plus, la prolongation de l’état d’urgence sanitaire dans plusieurs territoires d’Outre-mer jusqu’au 30 septembre est totalement disproportionnée eu égard aux défaillances de la politique vaccinale menée par l’Etat dans ces territoires.

Nous estimons enfin que la procédure d’examen de ce texte par le Parlement a été organisée au mépris du principe de clarté et de sincérité des débats parlementaires.

Nous demandons au Conseil constitutionnel de censurer les articles 1er, 2, 8 et 9.

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