Non « France Police », nos quartiers populaires ne seront pas des ghettos

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Un article du groupe thématique Quartiers Populaires de la France insoumise

Après avoir affiché en première page un appel à l’insurrection, un journal d’extrême-droite a ensuite publié une lettre ouverte d’anciens militaires appelants à demi-mots à la guerre civile.

C’est dans ce contexte que le « syndicat » de police « France Police - Policiers en colère » publie une lettre ouverte dans laquelle il appelle ni plus, ni moins, à créer des ghettos en France en prenant comme modèle Israël et les Territoires occupés palestiniens ou encore le Brésil. C’est donc très sérieusement que nous entendons cette demande loufoque mais permise par ce climat.

Avant tout nous tenons, nous groupe thématique Quartiers Populaires, à saluer la mémoire des policiers et policières tombés durant l’exercice de leurs fonctions. Nous tenons également à saluer le travail des gardiens de la paix qui agissent dans des conditions matérielles déplorables et souvent en sous-effectif. Nous condamnons l’usage politique des fonctionnaires morts.

Le « syndicat » de police à l’origine de cette lettre parle de « territoires perdus de la République » qui justifieraient, dans une optique de « reconquête », le verrouillage de 600 « territoires perdus ». Pour cela le « syndicat » propose la mise en place d’un système de « checkpoint » pour contrôler ainsi que limiter les entrées et sorties. Cette demande est scandaleuse.

Premièrement, il n’y a pas de territoires perdus de la République : les lois de la République s’affirment sur tout le territoire national. En revanche, il y a des territoires abandonnés par la république. Dans ces territoires, la République a laissé se dégrader les services publics. Ainsi, la commune de Stains (plus de 50 000 habitants) doit partager avec sa commune voisine une seule voiture de police la nuit. Des exemples comme celui-ci, il y a plus de 600.

Secondement, l’exemple des Territoires palestiniens occupés montre l’état d’esprit de ces syndicalistes : tout habitant résidant dans ces quartiers n’est pas vraiment un citoyen français et par ce fait il doit prouver quotidiennement son appartenance à la France. C’est avec ce genre de raisonnement que le contrôle au faciès est présent en France, rappelons qu’un jeune homme perçu comme noir ou arabe aura 20 fois plus de chances d’être contrôlé qu’un homme blanc.

Face au problème du trafic de drogue, nous ne faisons pas la promotion d’un séparatisme par la création de ghettos mais nous défendons la légalisation du cannabis. Une proposition de loi sur les drogues est en cours d’élaboration. Face au trafic d’armes qui endeuille de nombreuses familles dans nos quartiers populaires, nous demandons un travail d’enquête nationale poussé pour combattre ces réseaux à toutes les échelles. Cela passerait notamment par le recrutement de plus d’Officiers de Police Judiciaire.

Face à la détérioration des relations entre la police et la population, nous demandons le rétablissement d’une réelle police de proximité, supprimée par la droite, afin que les agents de terrains soient identifiés et proches des citoyens dès leur plus jeune âge.

Face à cette lettre ouverte ingrate et manifestement opposée aux valeurs républicaines, nous demandons une réaction ferme du ministre de l’Intérieur contre ce « syndicat » de police.

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