Le premier tour de l’élection législative partielle a eu lieu ce dimanche 18 novembre, élection provoquée par la démission de Manuel Valls et son départ vers des cieux catalans pas forcément aussi bienveillants à son égard qu’il le pense.
La candidate insoumise Farida Amrani a réussi à se qualifier au second tour (17.8%) et garde toutes ses chances de victoire, notamment grâce à des réserves de voix communistes et écologistes qui pourraient lui être favorables.
82% d’abstention ! Tel est le principal et triste enseignement à retenir de ce premier tour. Cela rend l’issue du second tour d’autant plus incertaine qu’un important taux de renouvellement du corps électoral entre le premier et second tour relève du plausible.
Alors que les cinq autres maires de droite de la circonscription (communément appelés « les castors ») se sont coalisés à Francis Chouat, maire d’Evry pour « faire barrage » à la candidate insoumise, le macroniste honteux, qui n’affiche l’étiquette LREM dans aucun de ses matériels de campagne, ne dépasse pas la barre des 30% (29.9%).
Plus inquiétant pour lui, il ne dispose que de peu de réserves de voix. Le candidat Les Républicains ayant dépassé de justesse les 10%.
Certes, Francis Chouat progresse par rapport au score du premier tour 2017 de Manuel Valls (25.5%), néanmoins, il ne peut compter pour sa part sur les reports des candidat·e·s qui se revendiquaient de la majorité présidentielle à l’époque : Bakary (7.8%) et Raymond (6.9%) et qui s’étaient massivement reportés sur Manuel Valls lors d’un second tour émaillé d’irrégularités constatées par le Conseil Constitutionnel.
Farida Amrani améliore son score dans les deux principales villes de la circonscription. Elle arrive en tête à Corbeil-Essonnes (21.3%) en progression de trois points par rapport à 2017 et en seconde position à Evry (21.2%), un point de plus que l’an dernier.
Une nouvelle élection se disputera donc dimanche prochain. Il est fort à parier que le bulletin Farida Amrani sera perçu comme le seul en capacité à mettre fin au système Valls localement et d’envoyer un signal à retentissement national à Emmanuel Macron et son gouvernement.
Une 18ème députée insoumise serait alors véritablement un événement politique.
Face à la grogne sociale et la colère incarnée actuellement par le mouvement des « gilets jaunes », Farida Amrani peut être une réponse politique pour les habitant·e·s de la circonscription, une alternative porteuse de leurs espoirs et leurs colères.
Farida Amrani et Ulysse Rabaté, son suppléant, ont poursuivi la campagne dynamique qu’ils ont impulsée cinq semaines plus tôt. L’élection se jouera sans doute dans un mouchoir de poche, c’est pourquoi dimanche chaque voix comptera…
Mais le mouvement a retenu la leçon de 2017, cette fois-ci, tous les bureaux de vote seront couverts par des assesseurs insoumis et la vigilance sera maximale.
Article de Raphael Qnouch publié sur heuredupeuple.fr le 22 novembre 2018.