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« Les marcheurs commencent l’année dans une atmosphère tendue marquée par le départ de deux ministres du gouvernement : celui de Nicolas Hulot qui était la caution écologiste d’Emmanuel Macron, et celui de Laura Flessel, sur fond de fraude fiscale. Il y a aussi les auditions sur l’affaire Benalla qui reprennent et le fiasco du prélèvement à la source. Le Président de la République est à son plus bas niveau dans les sondages. Le Rassemblement National est embourbé dans des affaires d’emplois fictifs au Parlement Européen et de financement illicite de ses campagnes électorales, qui pourraient bien le mener à la faillite. Quant au Parti Socialiste, il n’est définitivement plus que l’ombre de lui-même, et nombre de ses membres éminents quittent le navire pour se rallier à d’autres formations politiques.

Au Parlement, la rentrée est marquée par l’étude de la loi PACTE qui prévoit entre autres la vente de l’aéroport de Paris ou la privatisation de la Française des Jeux. La Ministre du Travail peaufine tranquillement son projet de réforme de l’assurance chômage. Parallèlement on nous annonce un plan pauvreté de 8 milliards d’euros, tandis que la simple suppression de l’ISF, parmi toutes les mesures prises par le gouvernement en faveur des plus riches, va à elle seule coûter 5 milliards d’euros par an à l’État ! Et que propose ce plan pour compenser le gel des retraites et la hausse de la CSG ? Rien. Pis on voit se dessiner un projet de réforme des retraites qui prévoit la fin du système de retraite par répartition et la mise en place d’un système de capitalisation par points. Le groupe parlementaire de la France insoumise se prépare à analyser chacune de ces propositions et proposera des amendements en nombre.

La rentrée, cette année, ce sont aussi plus de 2 000 étudiants qui n’ont pas trouvé d’affectation, à quelques jours seulement de la fermeture de la plateforme numérique Parcoursup, et on ne mesure pas encore le nombre de jeunes qui ont été contraints de se réorienter, qui se sont tournés vers le privé ou qui ont carrément renoncé à poursuivre leurs études dans le supérieur suite aux difficultés rencontrées sur la plateforme. Ce sont ici des classes de CP et de cours élémentaires dédoublées dans les ZEP, là des postes qui sont supprimés et des classes qui ferment. On déshabille Paul pour habiller Jacques, une fois de plus. La rentrée c’est aussi la marche pour le climat à Paris samedi 8 septembre, et l’alerte concernant le changement climatique lancée à l’ONU le 11 septembre par Antonio Guterres. Un sommet mondial inédit pour l’action climatique, qui a rassemblé élus et ONG à San Francisco, s’achève au moment où je rédige ces lignes. L’urgence écologique est plus que jamais d’actualité. La rentrée c’est enfin la mobilisation sociale qui reprend avec une journée interprofessionnelle et  intersyndicale prévue le 9 octobre, pour protester contre la destruction de notre modèle social républicain.

En Ariège, les services publics sont frappés de plein fouet par la politique menée par le gouvernement Philippe. Le projet de groupement hospitalier de territoire se met en place et inquiète la population. Alors que notre département est déjà l’un des moins bien desservi en matière d’accès au soin, et tandis que notre population vieillissante représente un défi considérable pour le maintien en bonne santé des personnes, on voit poindre une mutualisation excessive des personnels hospitaliers et la centralisation des services d’urgence au CHIVA. L’avenir de nos enfants est, lui aussi, menacé. La nouvelle carte scolaire implique la suppression de 5 postes d’enseignants, et des dotations horaires pour les collèges qui ne répondent pas aux besoins d’encadrement ni aux exigences pédagogiques. Concernant les transports scolaires, ce sont des dizaines de familles qui se retrouvent en difficultés suite au transfert de compétence à la Région, qui au motif de faire des économies, applique à la lettre des règles d’attribution des cartes de transport scolaire qui ne tiennent pas compte des réalités de notre territoire. Le Conseil Départemental est pris lui aussi à la gorge par les coupes budgétaires, et les conséquences concrètes des économies qu’il doit réaliser se feront ressentir dans le domaine des aides sociales, celui de l’entretien des équipements collectifs, ou encore celui du financement des associations et de la culture. Sa décision de diminuer sa part de financement des services d’aide à domicile pour les personnes en situation de handicap, aussi honteuse et révoltante qu’elle soit, ne peut que nous alerter sur la gravité de la situation économique des collectivités territoriales. Enfin, pour rester dans le domaine des finances, trois nouvelles trésoreries seront fermées en 2019, en plus des quatre qui déjà ont fermé leurs portes cette année. Certains services seront regroupés dans les villes principales du département, rendant l’accès aux services fiscaux de plus en plus difficile pour la population.

L’ignominie de la politique voulue par Emmanuel Macron ne fait que renforcer ma détermination et mon engagement en faveur d’une révolution citoyenne qui conduise à faire émerger une société responsable socialement et écologiquement. Je serai à vos côtés dans les épreuves qui s’annoncent, et je mettrais tout en œuvre pour défendre nos services publics de proximité, favoriser le développement économique de notre département, et soutenir les initiatives de progrès humain.

 

Je ne pouvais terminer cet éditorial sans un nouvel hommage à Alain Fauré, ancien député de la deuxième circonscription de l’Ariège, qui est décédé le 12 juillet dernier.Conformément à la demande de son épouse, ma collègue députée Bénédicte Taurine et moi-même, n’étions pas présents à ses obsèques. Je souhaite à nouveau diriger mes vœux de condoléances vers sa famille et ses amis. »

 

 

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