Question écrite | Orthophonistes hospitaliers

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M. Michel Larive attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la situation extrêmement difficile des orthophonistes hospitaliers.

Les orthophonistes, dont 97 % sont des femmes, interviennent pour soigner des troubles de la communication orale ou écrite. Ils représentent 4 % de l’ensemble des professionnels de santé. Aujourd’hui on estime qu’il y a 36,9 orthophonistes pour 100 000 habitants en moyenne sur tout le territoire français. Si depuis 2013, les orthophonistes ont enfin obtenu la reconnaissance d’un bac +5 (master), leurs salaires n’ont pas été réévalués en fonction. Les grilles salariales des orthophonistes hospitaliers sont toujours alignées sur celles des ergothérapeutes et infirmiers en soins généraux, ce qui équivaut à un grade de licence (bac+3). Les orthophonistes estiment leur manque à gagner annuel entre 3.228 et 10.068 euros, par comparaison aux autres professions hospitalières de niveau équivalent. Cette sous rémunération entraîne un manque d’attractivité de la profession, qui se traduit par une fuite des orthophonistes hospitaliers vers l’activité libérale, et nuit indéniablement à l’accès aux soins dans un contexte où le vieillissement de la population accroît pourtant les besoins des personnes les plus fragiles. Sur le territoire, on compte 1760 orthophonistes salariés du secteur public (FPH), mais seulement 950 équivalents temps plein. Plus de de 50 % des orthophonistes employés à l’hôpital le sont à temps partiel. Le plus souvent les orthophonistes sont incités à compléter leurs revenus en développant une activité libérale parallèle. Or il se trouve que les orthophonistes libéraux sont soumis à des charges fixes importantes. Il leur est nécessaire d’effectuer un grand nombre d’heures de travail pour pouvoir s’en acquitter, ce qui est difficile à réaliser en cumulant un temps partiel. Le recours excessif au temps-partiel entraîne donc une précarisation importante des orthophonistes salariés. La qualité des soins se trouve dégradée par le non-recours à des orthophonistes pleinement intégrés dans les équipes de soins des établissements. Ces praticiens sont si peu présents dans les hôpitaux que bien souvent les médecins ignorent leur existence lorsqu’ils élaborent les projets de soins. Par exemple les soins urgents, tel que le réveil de coma, qui nécessite l’intervention de l’orthophoniste pour stimuler la communication du patient, sont de moins en moins accessibles. Certains diagnostics sont incomplets et parfois la rééducation est retardée, ce qui altère considérablement les capacités de réadaptation et réinsertion des patients. La disparition des orthophonistes hospitaliers aggrave la situation et a également des conséquences négatives sur les étudiants en orthophonie qui peinent à trouver des stages cliniques en services spécialisés. Les orthophonistes hospitaliers souhaitent donc être rémunérés conformément aux compétences et aux responsabilités qu’ils exercent, ce qui permettrait de redonner l’attrait pour le service public aux praticiens. Dans cette optique ils souhaitent la création d’un corps spécifique des orthophonistes, détaché du corps des rééducateurs qui n’est pas adapté aux grilles de niveau bac+5. En effet, cette catégorie a été créée pour des diplômes bac+3, parallèlement au corps des infirmiers, soumis à la hiérarchie administrative des cadres de santé de niveau bac+3+1 la plupart du temps Les orthophonistes souhaitent aussi rester pleinement intégrés aux équipes de soins, afin que leurs compétences soient reconnues par les équipes soignantes, et notamment les médecins, ce qui permettrait de mettre fin à la pénurie de soins et contribuerait à la sensibilisation des médecins aux compétences de l’orthophonie.

Considérant ces éléments, il aimerait savoir ce que vous pensez de la situation des orthophonistes dans notre pays, et quelles mesures concrètes vous envisagez pour leur amener une plus grande reconnaissance et une situation plus stable.

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