Macron le Petit : du président des riches au roi des riches

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Le président des riches a la folie des grandeurs. Comme il l’avait fait il y a un an pour lancer la destruction du code du travail, il convoque les députés et les sénateurs à Versailles. Manifestement l’endroit lui plaît : il n’arrête pas de s’y rendre : une première fois suite à son élection pour donner le ton à la nouvelle majorité, pour recevoir Vladimir Poutine, une fois encore pour une immense réception des grands businessmen du monde entier… On finit par penser que l’Élysée est trop petit et qu’il s’apprête à déménager.

Pourquoi encore réunir le Congrès ? À vrai dire, pour rien de précis : l’examen de la révision constitutionnelle commence à peine en séance publique, et ne sera évidemment pas soumise au vote du Congrès cette fois-ci. Il devra être reconvoqué. Aujourd’hui, Emmanuel Macron fera juste un discours que les représentants du peuple seraient obligés d’écouter sans même pouvoir y répondre puisque après s’être donné en spectacle le roi-soleil s’éclipsera en vitesse. Qu’importe qu’on soit d’accord ou non, le monarque n’en a cure.

Son modèle n’est pas français, il est américain : il veut faire un « discours sur l’état de l’Union », comme ses modèles, les présidents américains vus à la télé. C’est avec cette idée parfaitement incongrue qu’il s’est mis en tête de signer devant les caméras la promulgation des lois, encore une fois «  à l’américaine ».

Emmanuel Macron a donné si souvent des preuves d’autoritarisme et de vanité qu’il est impossible de tous les récapituler. Il faut quand même jeter un coup d’œil un arrière pour mesurer l’ampleur du problème.

Au premier jour déjà, la mise en scène devant la pyramide du Louvre augurait du délire de puissance qui s’était déjà emparé du banquier de Rotschild. Le monsieur se donnait pour modèle l’absolutisme des pharaons. La suite fut du même tonneau : l’usage des ordonnances pour empêcher le débat parlementaire sur le Code du travail puis sur bien d’autres sujets ; le limogeage du chef d’état-major des armées, le rythme effréné de l’examen des textes de loi à l’assemblée imposé pour épuiser les député·e·s et empêcher toute contestation, les règles imposées aux député·e·s d’En Marche auxquels il est interdit de cosigner des amendements ou des propositions de loi d’autres groupes politiques, le mépris constant et marqué pour les mouvements sociaux et pour les gens du commun, tout ça ne laisse plus de place au doute, Emmanuel Macron ne touche plus terre. Il a quitté le monde des humains. Du président des riches il est tout bonnement devenu le roi des riches. En bon monarque, il perd entièrement de vue les obligations de son mandat et désormais satisfait prioritairement son bon plaisir. Nous vivrons bientôt sous le règne du caprice royal. Symboliquement, cela se traduit par la commande exorbitante d’une nouvelle vaisselle pour l’Élysée, d’une piscine pour le fort de Brégançon, d’un nouvel avion présidentiel.

Sur le fond, la modification de la constitution décidée par l’Elysée va encore concentrer les pouvoirs entre les mains du président ; les marges d’actions des député·e·s seront réduites à presque rien. Même ses amis politiques voient bien qu’Emmanuel Macron enfonce la France dans l’autoritarisme. Un exemple ? Son ami Alain Minc qualifie sa politique de « bonapartisme ». Rappelons-nous que le bonapartisme, ce n’est pas tant  la politique de Napoléon Bonaparte que celle du dictateur Napoléon III, celui qui exila Victor Hugo et récolta le surnom de Napoléon le Petit. Gardons à l’esprit que ce Napoléon III était devenu « empereur » à la suite d’un coup d’État qu’il fit alors qu’il était déjà président de la République… Sans aller jusqu’à parler de dictature, le moins qu’on puisse dire, c’est que la démocratie de Macron a été sérieusement chloroformée. Après avoir saigné les classes moyennes et les classes populaires au profit des riches, il sera aussi lâché par toutes celles et ceux qui préfèrent la démocratie au despotisme.

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