France-Argentine : au pays de Messi, c’est le peuple qui mène la partie !

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Place à la phase finale de cette Coupe du Monde 2018 avec ce passionnant France-Argentine qui aura lieu aujourd’hui dès 16h. L’occasion de parler football mais aussi de revenir sur l’actualité argentine chargée…

Alors que le monde entier se remet à peine de l’élimination de la Mannschaft dès la phase de groupe et sèche ses larmes, la France se prépare déjà à affronter la grande nation de football qu’est l’Argentine. La patrie de Maradona et de Leo Messi, bien que malade lors de ses premiers matchs devrait offrir à la France une opposition bien plus coriace que celles proposées par ces diables de Danois ou d’Australiens. D’autant que la France peine également à convaincre par son jeu.

Si par chez nous, l’ambiance reste globalement calme en attendant la suite, du côté de l’Argentine les supporters·rices bouillonnent. Le sélectionneur Sampaoli ne fait pas l’unanimité et les débats sont brûlants sur les plateaux télévisés. Maradona lui-même n’hésite pas à faire le show comme lors du dernier match où il a alterné danse, sieste, bras d’honneur et malaise…

Et si le foot enflamme le pays, comme c’est souvent le cas en Amérique du Sud, la politique n’est pas en reste. Ces derniers mois ont vu le peuple se mettre en mouvement pour faire plier le gouvernement.

Tout d’abord pour réclamer la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse. En Argentine le recours à l’avortement était jusqu’à présent une peine passible d’emprisonnement (jusqu’à 4 ans). Mais le président Mauricio Macri, pourtant un fervent opposant à l’IVG, avait dû céder en début d’année à la pression populaire et aux « marées vertes » qui réclamaient une légalisation en annonçant un débat au parlement. 

Après plusieurs manifestations de centaines de milliers de personnes (voir ci-contre à Buenos Aires), les député·e·s argentin·e·s ont voté à une courte majorité la légalisation qui devrait mettre fin aux 300 000 à 500 000 interventions clandestines effectuées chaque année. Le texte devra passer devant le Sénat à la rentrée où encore une fois le rapport de force avec les conservateur·rice·s restera indécis mais cette première étape a su démontrer qu’il était difficile d’arrêter un front populaire de cette ampleur.

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Les argentin·e·s étaient également mobilisé·e·s ce lundi 25 juin contre l’accord d’austérité passé entre le gouvernement et le FMI, un mois après une première manifestation d’ampleur sur le sujet. Une grève générale a paralysé le pays en réponse à la politique du président de droite Mauricio Macri. Celui qui vient de réclamer un plan d’aide de 50 milliards de dollars en échange d’une rigueur économique intenable pour les habitant·e·s se retrouve désormais en position de faiblesse. Une grande majorité d’argentins désapprouve sa politique libérale qui ne fait qu’amplifier la hausse des prix et la dévaluation du peso. Après l’effondrement du pays, déjà sous l’austérité du FMI, entre 1998 et 2001 les argentin·e·s savent à quelle sauce ils risquent d’être mangés en s’engageant dans cette voie. C’est pourquoi la mobilisation était totale et dans tous les secteurs ce 25 juin pour l’une des grèves les plus importantes de ces 10 dernières années !

L’agitation qui gagne le pays est donc actuellement plus politique que tournée vers le ballon rond même si la contestation populaire reste en toile de fond. Le peuple a remporté la plus belle des victoires en faisant plier les conservateur·rice·s argentin·e·s sur le droit à l’avortement. Nul doute que les fervent·e·s supporter·rice·s de l’Albiceleste apprécieraient également défaire la France aujourd’hui. Mais sur ce terrain-là uniquement, nous serons de farouches opposants !

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