CONFÉRENCE DE PRESSE - Proposition de loi tauromachie

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           « L’initiative d’une proposition de loi visant à interdire l’accès aux courses de taureaux aux mineurs de moins de quatorze ans, découle d’une question écrite que j’ai posée au Gouvernement et qu’est parue au Journal Officiel le 6 février 2018. A ce jour, Madame la garde des sceaux, à qui s’adressait ma question ne n’y a toujours pas répondu.

         Mes motivations principales pour cette question, qui est devenue la proposition de loi que je vous présente aujourd’hui, ce sont les effets psychologiques néfastes pour les enfants qui assistent aux corridas. Les spectacles tauromachiques sont sanglants à tel point que le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, a demandé de tenir les mineurs à l’écart des spectacles tauromachiques à six des huit États où ils se pratiquent encore.

         Il a ainsi recommandé à la France, en janvier 2016, « de redoubler d’efforts pour faire évoluer les traditions et les pratiques violentes qui ont un effet préjudiciable sur le bien-être des enfants, et notamment d’interdire l’accès des enfants aux spectacles de tauromachie ou à des spectacles apparentés ».

         Tout comme pour la question des châtiments corporels, ce comité estime donc que la responsabilité de l’État prime ici sur celle des détenteurs de l’autorité parentale. Ce sujet ne demandant pas le travail d’enquête ou de remontée de données que nécessitent des sujets plus complexes, sa prise en compte rapide serait bienvenue.

         J’ai donc demandé au Gouvernement s’il avait explicitement saisi le Haut conseil à l’enfance, la famille et à l’âge (HCFEA) sur les questions précises de l’âge minimum pour l’accès aux spectacles tauromachiques sanglants en tant que spectateur, pour la participation à ces spectacles en tant que protagoniste, et pour l’inscription dans les associations dites écoles taurines.

         L’absence de réponse ainsi que mes lectures et recherches autour des enfants et de la corrida m’ont poussé à rédiger une proposition de loi. Je considère que mettre à mort un animal est de nature à heurter, particulièrement les enfants, et que ce spectacle leur est imposé.

         Je ne suis pas le seul. Le Professeur MONTAGNER, docteur en sciences et spécialiste de la relation homme-animal atteste que je cite « le spectacle de la corrida avec les banderilles et la pique plantées dans le corps de l’animal, le sang qui coule, les tentatives désespérées du taureau pour échapper à des tortures et souffrances qu’il ne peut fuir, et sa mise à mort sanglante a une forte probabilité de nourrir et renforcer l’insécurité affective des enfants, notamment les plus vulnérables ».

         Pourtant, de nombreuses villes dites « taurines » organisent des « ateliers tauromachiques », des journées entières dédiées à la découverte de la corrida, et offrent aux enfants de moins de 12 ans la gratuité de tous les spectacles tauromachiques.

         Enfin, selon un sondage IFOP/Alliance Anticorrida réalisé du 4 au 13 février 2015, 83 % des Français souhaitent que l’accès aux arènes soit interdit aux mineurs de moins de quatorze ans. Chez celles et ceux où la corrida est pratiquée, le chiffre est de 84 %.

         Il me parait donc primordial de poser un cadre légal conforme à cette volonté populaire. C’est pourquoi, je le pense sincèrement, il convient d’interdire l’accès des arènes aux mineurs de moins de quatorze ans. »

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