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M. Jean-Luc Mélenchon attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur la pollution de l’air des paquebots qui stationnent au port de Marseille. La plupart de ces navires utilisent un fioul lourd, très chargé en soufre, à 3,5 %. Lorsqu’ils sont à quai, ils font tourner les moteurs en continu pour alimenter les activités à bord. Un navire à quai pollue autant que toutes les voitures qui roulent dans la ville en une seule journée. Les mesures réalisées par l’association France nature environnement sont spectaculaires. La pollution est en moyenne de 5 000 particules ultrafines par centimètre cubes dans la ville. Aux abords du port, l’air est vingt fois plus pollué. À bord du navire, l’air respiré par les croisiéristes et le personnel contient jusqu’à 380 000 particules ultrafines par centimètre-cube ! L’oxyde de soufre et l’oxyde d’azote, contenus dans les carburants des navires, accélère la formation de ces particules. Les émissions de soufre seraient responsables de 50 000 morts prématurées en Europe.

À Marseille, de nombreux riverains se mobilisent pour protéger leur santé. Plusieurs mesures sont possibles pour éliminer cette pollution : installation d’épurateurs, bonus/malus portuaire dans les tarifs des droits portuaires, création d’une zone d’émission contrôlée (ECA) en Méditerranée, comme en Europe du Nord, dans laquelle des contrôles stricts des navires marchands sont réalisés. Dans les zones ECA, le taux de soufre des carburants utilisés à bord a été réduit à 0,1 % depuis le 1er janvier 2015. Dès maintenant, il faut encourager l’abandon du fioul pour le gaz naturel liquéfié (GNL), en prévoyant les investissements nécessaires dans les ports, notamment celui de Marseille. Les émissions de soufre, de particules fines, sont quasi nulles avec ce carburant, et les rejets de d’oxyde d’azote très faibles, tout en réduisant la facture énergétique. L’armateur CMA-CGM vient d’annoncer qu’il renouvellerait sa flotte en GNL à partir de 2020. C’est un signal fort pour les autres armateurs. Enfin, il est possible à Marseille de permettre à tous les navires de se brancher sur l’électricité, comme c’est le cas des ferries de La Méridionale. Un projet de couverture des toits des hangars du port par des panneaux photovoltaïques qui permettrait au port de produire une énergie propre existe mais est enlisé dans un contentieux depuis plusieurs années.

Le 21 novembre 2017, à l’occasion de son discours d’ouverture des assises de la mer, le Premier ministre, M. Édouard Philippe, déclarait que le port de Marseille était d’intérêt national. Par conséquent, il souhaiterait connaître les engagements que l’État souhaite prendre pour opérer une conversion écologique du Grand port maritime de Marseille.

Retrouvez cette question écrite sur le site de l’Assemblée Nationale

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