VIDÉO – « SOYONS FIER·E·S DE L’AVENIR QUE NOUS CONSTRUISONS »

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Vendredi 26 janvier, Mathilde Panot présentait ses vœux pour 2018 aux citoyen·ne·s et à la presse.

 

Texte du discours :

Je suis heureuse vous voir en nombre, réunis dans ce beau théâtre de l’Aleph, que je remercie chaleureusement pour leur accueil. Théâtre qui unit histoire culturelle et histoire militante, où de ces deux engagements pour notre vie commune s’annonce chaque année, au rythme si léger de la création, les possibilités d’une vie nouvelle et d’espoirs renouvelés.

Merci à vous toutes et tous d’être ici. A celles et ceux qui sont présents ce soir, dans cette salle ou qui nous suivent en ce moment sur internet, je présente mes meilleurs vœux pour l’année à venir. Je tiens à  saluer la présence du maire d’Ivry-sur-Seine Philippe Bouyssou et je veux ici remercier du fond du coeur tous les militants remarquables qui se sont investis pour cette soirée. En premier lieu mon équipe : Alexandra, Helmi, Inès, Clément, Pierre-Yves et Hadrien mais aussi Philippe et Raphael pour le son et lumière, Nelly qui a cuisiné toute la semaine pour nous faire des merveilles, Flore et Daoud pour la vidéo, Philippe et son équipe pour le service d’ordre et le groupe ivryen    pour la musique et bien sûr tous les groupes d’action de la circonscription.

Que cette année offre, autant que le permette notre société, au quotidien âpre parfois, qu’elle vous offre ces moments de joie et de bonheur qui à eux seuls scintillent dans nos vies comme tant de raisons de continuer. Je vous souhaite ces raisons de vivre, au recoin des sourires d’un ami ou d’un passant, au détour d’un ciel étoilé, de proches réunis ou d’une douce soirée de printemps. Je vous souhaite de pouvoir, dans les difficultés et les tristesses mêmes qui nous accompagnent parfois, dégager un instant l’horizon et éprouver ce sentiment si précieux de la fraternité humaine.

L’insoumission commence, toujours et inlassablement, chaque nouveau jour comme chaque nouvelle année, par un refus. L’insoumission est une énergie et une morale en même temps qu’une politique possible. A l’indifférence, l’abattement, la résignation coupable et désespérée, l’insoumission invite à opposer un refus. Une désobéissance nécessaire pour surmonter les obstacles posés par quelques oligarques qui nous méprisent trop pour penser que nous puissions les surmonter. Une désobéissance à l’ordre du monde tel qu’il va et, trop souvent, tente de nous broyer.

  1. La République en danger 

Il est tôt dans l’année, mais il semble aussi que pour celles et ceux qui commencent déjà à souffrir des politiques d’Emmanuel Macron, il soit bien trop tôt dans ce quinquennat. Déjà, il n’en finit pas de durer. En quelques mois à peine, il s’attaque aux piliers de notre République : l’égalité, la fraternité, et la liberté permise par la puissance publique constituée par nos institutions.

    1. La République des riches

Le Président des riches n’est pas une expression forgée par inadvertance ou par caprice esthétique. C’est une expression claire de la réalité. Lorsque Macron supprime l’impot sur la fortune presque dans sa totalité, et instaure une taxe sur le capital favorable à ses amis, ce sont 9 milliards par an qui sont perdus pour notre budget à toutes et tous, le budget de l’Etat. Le gouffre ouvert par cette réforme fiscale pourrait même s’élargir dans les années à venir. Imaginez tout de même qu’en en restant à ce seul chiffre, ce sont 45 milliards d’euros que nous aurons perdu le temps d’un quinquennat. A ce stade, il s’agit d’un pillage organisé des finances publiques par un pouvoir acquis comme jamais à la finance.

Dans le même temps, c’est la majorité sociale de ce pays qui est attaquée sans vergogne : baisse des APL, hausse de la CSG pour les retraités, logique de culpabilisation inhumaine des chômeurs, précarisation du marché du travail, refus d’augmenter le SMIC, suppression de centaines de milliers de contrats aidés, gel des dotations aux collectivités territoriales. Que nous préparent Macron et sa cour, sinon une société où ses fameux premiers de cordée écrasent les autres, sans soucis de la solidarité ni du devenir collectif de notre pays ? La voix qui hier flattait en se prétendant neuve laisse place à une main de fer, celle que l’Angleterre a déjà connu. De Thatcher à Macron, c’est le même mépris, la même arrogance des riches qui pensent pouvoir s’arroger tous les droits.

    1. La République violente contre les migrants

Ils pensent pouvoir s’arroger tous les droits et s’assoient sur ceux-là même qui ont donné naissance à la France : les droits universels des êtres humains. Après avoir séduit certains de nos concitoyens par le portefeuille, Macron veut désormais incarner ce qu’il y a de pire dans notre pays, l’indifférence la plus crasse et l’inhumanité érigée en politique. Ceux qui sont pris par le portefeuille pourraient apprécier aussi le rejet des migrants qui constitue la raison d’être du projet de loi Asile et Immigration. Ces gens-là, satisfaits de payer peu quand d’autres paient tant, sont rarement les plus capables de partager, encore moins les plus enjoués à l’idée d’accueillir celles et ceux qui fuient la guerre et la misère.

Le problème de l’immigration est mal posé dans notre pays. La question, posée inlassablement, est celle des possibilités d’accueil. C’est une question sérieuse, qu’il faut envisager avec précision. Mais l’impératif brûlant de notre époque tient en une question tragiquement simple : combien de temps encore allons-nous laisser ces dizaines de milliers d’immigrés disparaître dans la Méditerranée ? Ils ne cesseront pas de s’en aller tant que nous n’aurons pas résolu les problèmes qui les font partir. Il faut s’y atteler, à la résolution des conflits et à une politique de développement fraternelle, loin de l’agressivité du libre-échange.

Mais maintenant, il faut accueillir ceux qui viennent. Il n’est pas possible, par inaction, de se rendre complices de ce qui devient, sous nos yeux lointains, le plus grand crime de masse de notre époque. La République a une histoire. La République est hospitalière. Macron trahit la République et son héritage, et, à cette heure, nous en portons la voix à l’Assemblée.

    1. La République contre son peuple : le démantèlement de l’Etat

La République n’est rien sans l’Etat. Elle n’est rien sans les services publics qui, pour le peuple entier, sont un rempart contre le marché où règne toujours la loi de la jungle. Chacun selon ses besoins, voici ce qui est inscrit sur le fronton de nos mairies, à Ivry, au Kremlin, à Vitry et à Gentilly comme partout dans le pays. Chacun selon ses besoins, voici le sens profond et inamovible de notre devise républicaine. Egalité, liberté, fraternité.

Rien de cela n’est possible ni réalisable sans la puissance publique. Macron flatte l’ego de celles et ceux qui, tombés du ciel, pensent s’être fait tout seuls ou devoir se faire tout seul. Nous sommes pourtant des êtres sociaux, le partage et la coopération font partie de la condition même de notre survie. Mais ces marcheurs pensent qu’ils peuvent ne compter que sur eux-mêmes. A quoi bon investir dans l’hôpital public, au bord du précipice, puisqu’ils pourront toujours se faire soigner en clinique privée ? A quoi bon un système de retraites par répartition, puisqu’ils seront toujours riches ? A quoi bon, au fond, le débat démocratique, puisqu’ils seront éternellement contents du monde tel qu’il va ?

Toujours plus de libertés, ânonnent-ils en tous sens. A chaque fois qu’ils entonnent ce refrain, ils en ôtent impitoyablement. La liberté de prévoir, pour sa famille et soi, ne serait-ce que sur quelques mois. La liberté de pouvoir partir en vacances. La liberté de vivre sans avoir froid l’hiver, en ne souffrant jamais de la faim. Ces libertés qu’ils méprisent puisqu’ils s’imaginent ne jamais pouvoir les perdre.  Comme ils pensent ne jamais perdre le pouvoir, forts de leurs appuis financiers et médiatiques.

  1. Nous sommes le groupe parlementaire du peuple, fière d’être députée 
    1. Premiers opposants, premiers proposants : notre travail collectif

Je peux vous dire, c’est notre intime conviction, qu’ils se trompent. Ils ont déjà fait les frais de notre travail parlementaire, de notre sérieux et notre rigueur à la tâche. Ils ont senti que nous n’étions pas prêts à baisser la garde, que jamais ne la baisserions. Qu’au moindre amendement, quelque soit l’heure, qui détruisait des droits sociaux, ils ne pourraient avancer masqués.

A chaque blessure qu’ils infligent à la République sociale, nous nous opposons et tentons d’y mettre toute notre énergie. Combien elle a souffert, depuis ces derniers mois. Elle est soumise à quelques petits bourgeois sans imagination, qui pensent que quelques start-ups numériques constituent à elles seules le futur de la nation.

Nous sommes certes les premiers opposants. N’oubliez jamais, cependant, que nous sommes également les premiers proposants. Des centaines d’amendement de proposition ont été déposés depuis juillet dernier par le groupe de la France insoumise. Chaque fois, c’est une étape décisive de l’articulation entre notre programme, L’avenir en commun, et le travail législatif. A chaque nouvel amendement, ce sont de nouvelles armes que nous fournissons pour gouverner le pays. Référendum sur les conditions de travail à l’initiative des salariés eux-mêmes, mise en place d’une garantie dignité, reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle, droit de mourir dans la dignité, droit à l’eau garanti dans la constitution, mise en place du récépissé pour lutter contre le contrôle au faciès, limites à la liberté d’entreprendre pour cesser réellement d’exploiter des hydrocarbures d’ici 2040, je ne peux ici énumérer l’ensemble des propositions que nous avons formulées. Elles indiquent pour le pays une autre voie. Elles montrent que nous sommes prêts à gouverner.

    1. L’écologie au cœur : le défi de notre temps 

Nous sommes d’autant plus déterminés à le faire que nous savons l’urgence d’une rupture. Son urgence absolue. Le changement climatique avance, en même temps qu’il est déjà là. Les événements climatiques extrêmes vont se déployer sur l’ensemble de la surface du globe et nous devrons nous y adapter, aider les plus vulnérables à ne pas y succomber. Surtout, il faut réorienter énergiquement nos structures économiques pour endiguer le changement climatique. Chaque nouvelle étude présente des perspectives plus inquiétantes que la précédente, et la dernière en date envisage qu’une poursuite de la trajectoire actuelle nous mènerait à un réchauffement de plus de 4 degrés par rapport à l’ère préindustrielle.

Plus que jamais, l’avenir sera ce que nous en ferons. En 2016, la France a augmenté ses émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est pas anodin. La reprise, dans les mêmes conditions et sans rien changer, de l’économie capitaliste, business as usual, nous enterrerait. Nous ne devons pas nous faire confisquer nos vies, celles de nos enfants et de nos petits-enfants, par une infime portion de la population qui ne court qu’après ses profits individuels. Il est temps que nous réorientons l’action publique. Il faut sauver l’Etat pour sauver le climat.

    1. L’action avec, depuis et par le peuple : je suis une élue de la Nation

Car c’est bien l’un des paradoxes les plus cruels de notre époque : tout le monde sait qu’il ne faut pas aller où nous allons, mais nous nous y dirigeons en dépit du bon sens. C’est bien parce que celles et ceux qui nous gouvernent ont entamé une entreprise méthodique de destruction de la puissance publique. Sans puissance publique, comment contraindre les profiteurs à adopter des comportements conformes à notre survie collective ? Comment les obliger à ne pas compromettre les possibilités d’une vie meilleure ?

Sans puissance publique, rien de cela n’est possible. J’irai même plus loin. Sans puissance publique adossée à la force du peuple, rien ne se fera. Si nous ne prenons pas conscience que le défi collectif qui nous attend nous engage toutes et tous, et la vie de nos descendants, nous n’y pourrons rien.

Pendant la campagne, ici comme ailleurs, pendant mes premiers mois de mandature, j’ai pu voir partout l’intelligence populaire, la capacité de la France, prête à s’engager résolument dans ce nouveau modèle seul à pouvoir dégager l’horizon. C’est avec vous, de vos avis, à partir de vos suggestions et de vos idées, que viennent les espoirs que je forme pour demain. Je suis fière d’être votre députée, d’être une députée de la Nation. J’essaie chaque jour d’être à la hauteur du mandat que vous m’avez confié.

  1. Nous incarnons la possibilité d’un futur 

« Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense. » Ces mots de Gramsci font écho en moi à cet instant et à l’orée de cette nouvelle année de combat. Je sens cette intensité comme la promesse d’un futur possible, que nous pouvons construire à partir de nos désirs solidaires.

    1. Les inégalités détruisent le pays

Je suis une militante politique, attachée aux discussions et aux échanges sans lesquels nous sommes laissés à nous-mêmes, toutes et tous autant que nous sommes. Les inégalités ne cessent de croître dans le monde comme dans le pays. L’an dernier, 82% des gains de l’économie mondiale ont été accaparés par le 1% le plus riche de l’humanité. En France, il y a bientôt 600 000 millionnaires. Et toujours, comme une honte terrible que notre communauté nationale porte collectivement, toujours 9 millions de pauvres. Qui ont du mal à se soigner. Qui peinent à se loger. Pour qui il est dur de faire manger les enfants et d’imaginer pour eux des lendemains meilleurs.

Et les femmes sont particulièrement et violemment touchées par la précarité. Je veux d’ailleurs me féliciter de la large libération de la parole des femmes cette année sur le harcèlement et les agressions sexuelles qui ouvrent l’espoir, dans notre pays, du féminisme comme projet majoritaire dans notre société.

Les inégalités produisent de la pauvreté. Qui gagne trop ne partage pas. Les inégalités aggravent le problème écologique. Qui gagne trop pollue énormément. Les inégalités mettent en péril l’édifice républicain. Qui gagne trop s’imagine avoir droit à plus de pouvoir et d’influence.

    1. Renouer avec un projet pour notre époque : le défi de la transition

Certains n’ont pour le pays qu’un seul projet : maintenir un monde, vaille que vaille, où certains s’en mettent plein les poches sans considération aucune pour l’avenir. Chacun pour soi et sauve qui peut.

Nous avons un autre projet d’époque, plus solide et autrement plus organisateur. C’est le projet que nous devons porter cette année et porterons les suivantes. Il est structuré par la planification écologique. Nous devons faire des secteurs liés à celle-ci les secteurs d’entraînement d’une économie qui doit se diriger vers le 100% renouvelables. Des centaines de milliers d’emplois sont en jeu ici. Mais la planification écologique ne tient pas uniquement à cela ; ce sont également nos modes de vie qui peuvent être repensés. Des transports plus accessibles, moins chers et moins polluants. Des rythmes de travail moins brutaux et plus raisonnables. Des temps de travail réduits. Une alimentation qui cesse de nous empoisonner. Bref, rompre avec le modèle absurde et dangereux de l’accumulation sans fin, dépourvu de toute forme de rationalité.

Il se peut que cela réponde même à leur logique comptable. Combien de cancers en moins ? Combien de dépressions évitées ? Les chiffres pourraient s’améliorer. Mais ce que nous avons avant tout au cœur, c’est que les êtres humains aillent mieux. Voici l’horizon politique que nous offrons à notre époque.

    1. La souveraineté populaire, condition du changement : la 6e République qui vient 

Ce changement passe nécessairement par une rupture avec les institutions actuelles. Pour que nous puissions vivre mieux, il faut que la République soit débarrassée de l’oligarchie qui s’est enfoncée dans une évidence trompeuse : elle serait là pour toujours et pourrait se servir en oubliant les principes fondamentaux de la vie démocratique et républicaine.

L’oligarchie ne perçoit pas ce courant qui traverse le pays, puissant et pour longtemps. Il murmure toujours le même cri du cœur que je partage quand je vois l’arrogance de certains qui pensent que le monde se limite aux horizons bornés du 16e arrondissement. Ce cri sourd, c’est : « dégagez ! ».

Ils ne l’entendent pas, et LREM constitue leur dernière invention conserver son pouvoir. Mais, à cette occasion, l’oligarchie s’est rassemblée toute entière. Dès lors, son échec emportera la totalité du bloc qu’elle représente.

Nous nous battrons pour être les suivants. Non par un goût du pouvoir que nous n’avons jamais eu, mais par nécessité que le peuple s’approprie sa vie collective. Que de spectateur, il devienne acteur de son histoire. C’est l’enjeu majeur que pose notre mouvement dans la vie politique de ce pays.

Nous savons que l’histoire semble parfois bien trop lente. Elle l’est d’autant plus à l’heure où le changement climatique nous presse d’agir vite, sans perdre un instant. Macron, ce sont encore cinq années de perdues. Mais nous pouvons déjà changer les pratiques, faire évoluer les esprits et nous préparer collectivement à présider aux destinées de la nation. A écrire, avec la 6e République et la nouvelle déclaration des droits qui l’accompagnera, un autre monde.

Et partout je salue l’engagement de ces femmes et hommes, dans leurs vies privées, bénévoles, salariés dans l’associatif ou encore dans les services publics, qui sont celles et ceux qui permettent de garder encore notre monde debout, qui quotidiennement se battent pour la dignité de toutes et tous. Ce sont l’honneur de notre société, ce sont les points d’appuis de notre projet politique et de la construction de notre vie commune.

Pour 2018, je vous souhaite l’élan vers cette création, l’élan qui lui est conjoint, celui de la résistance. Ces élans rassemblés nous portent dans l’action et la vie, la tête haute. Je suis fière de ce que nous sommes et heureuse de l’avenir vers lequel nous faisons signe et qui nous appelle.

Alors que nous sommes au théâtre de l’Aleph, je souhaite terminer par ces vers d’Angel Parra, poète chilien. Il écrivait, dans un beau texte intitulé « Le poète face à la mer » :

« Depuis des siècles, j’aimais

Les mains de l’ouvrier

Le vol de la mouette

Le vin et le pain de seigle

Je ne dirai pas que tu es parti

Plutôt que tu vas revenir.

Le peuple prend son temps,

Il prend son temps pour grandir.

Il y a un poète en mon pays

Qui ne trouvera jamais le repos

Jusqu’à ce que sa patrie en entier

Recouvre la liberté »

Nous ne nous reposerons pas plus. Belle année à vous toutes et tous !

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