Question N° 1772 publiée au Journal Officiel le 10/10/2017 page : 4813
Ce projet est réputé pour son caractère foncièrement anti-écologique. Le collectif Sortir du Nucléaire mène une lutte pied à pied depuis plusieurs années pour qu’il ne voie pas le jour. Mme la Députée sollicite son avis, consciente de son engagement passé, et qu’elle espère encore présent, contre ce projet.
Les récentes conclusions de l’institut de radioprotection et de sûreté nationale (IRSN), rendues publiques début juillet 2017, sont des plus préoccupantes quant à la dangerosité présentée par le projet. En effet, l’enfouissement à 500 mètres des déchets nucléaires implique un risque d’incendie pour ce qui concerne les alvéoles de stockage de colis d’enrobés bitumineux.
L’enrobage bitumineux présente une faille majeure, à savoir l’instabilité chimique au lieu de l’inertie qui était attendue du procédé. De ce fait, lors de l’éventuel entreposage desdits déchets nucléaires, l’IRSN souligne l’existence d’un risque majeur, le réchauffement d’une des alvéoles pouvant causer un incendie dont la propagation atteindrait tous les autres fûts stockés dans le même tunnel. Compte tenu que 18 % du stock concerné par le projet de Bure appartient à la catégorie de déchets susmentionnés, ce qui constitue un problème d’ampleur.
En août 2017, l’ASN a confirmé les préoccupations de l’IRSN relatives aux risques du projet tel qu’il est présenté à ce jour par l’ANDRA. Une poursuite du projet tel quel serait à l’évidence un coût inutile et aberrant pour les finances publiques. Elle souhaiterait ainsi connaître l’avis du ministère en ce qui concerne la poursuite de ce projet qu’elle considère comme appartenant aux grands projets inutiles, coûteux pour l’État, nuisibles aux citoyen·ne·s, et uniquement liés à la démesure des responsables qui ne parviennent pas à en concevoir l’arrêt.
Mme la Députée rappelle que les tensions liées à ce projet sont de toute évidence liées à la dépendance de la France à l’énergie atomique, à l’incapacité de traiter les déchets et que cela confirme la nécessité de sortir urgemment du nucléaire.