Quelques mots de l’espace politique de « La France insoumise » pour commencer l’été.

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Les chiffres parfois sont davantage que des nombres. Les sept millions de suffrages rassemblés par la candidature de Jean-Luc Mélenchon et le programme « l’Avenir en commun », la poussée à plus de cinq-cent mille adhésions à « La France Insoumise », la constitution d’un groupe de dix-sept députés après avoir rassemblé deux millions et demi de suffrages, tout cela dessine une réalité qu’il faut savoir interpréter bien au-delà d’une simple analyse de l’évolution des rapports de force électoraux.

Les dynamiques populaires qui relient les deux campagnes électorales de notre mouvement sont inédites. Elles se sont traduites notamment par une implication forte de la jeunesse et des habitants des quartiers populaires. Elles participent du processus de révolution citoyenne que nous identifions dans les faits qui entourent ces élections. L’abstention de masse jusqu’à un niveau inouï et inconnu est l’autre aspect tout a fait complémentaire de cette situation. Au total, ce que nous avons appelé la pulsion du « dégagisme » travaille en profondeur les aspirations de la société. Elle ébranle profondément tous les points d’appui de l’ordre établi.

Bravo aux milliers d’insoumises et insoumis, à l’ensemble des candidates et candidats dont la moyenne nationale des résultats, en rapport indissociable avec ceux de la présidentielle, font de la France insoumise la première force alternative de l’humanisme écologique et social dans notre pays. Grâce à elles et eux, un puissant souffle de renouveau politique et citoyen s’est propagé sur le territoire national. Il nous appartient d’en faire un avenir pour le pays.

Les premiers pas du nouveau pouvoir expriment une évolution fondamentale dans la forme de l’exercice du pouvoir. Face à un pays désemparé et travaillé par le dégagisme, un nouveau régime se met en place caractérisé par une volonté générale et systématique de passage en force. Un franchissement de seuil, vers un durcissement du régime de la monarchie présidentielle, éclate aux yeux de tous. On le constate avec le cumul de la convocation du congrès du parlement avant le vote sur la confiance au gouvernement, la convocation sans terme d’une session extraordinaire des assemblées, l’ordonnance sur le code du travail et la transcription dans la loi ordinaire de l’Etat d’urgence.

Dans ces conditions, la poussée dégagiste reçoit un nouvel aliment. Car si un effet de surprise peut fonctionner à la faveur de l’été, il est certain que ce programme politique est à l’inverse de ce qui est attendu par les millions de personnes qui viennent de détruire l’assise électorale du PS et de LR qui étaient les deux grands partis d’alternance avant 2017. L’instabilité et la faiblesse du nouveau régime ne tardera pas à se révéler. Nous en avons vu les prémices avec ce que nous avons déjà si vite observé dès le premier mois de pouvoir.

Le processus de la révolution citoyenne ne s’éteindra pas, quand bien même un effort de propagande et de contrôle sans précédent de l’information se note. L’ère du peuple dont l’émergence politique de « La France Insoumise » est un aspect politique annonciateur ne fait que commencer !

L’existence d’un groupe indépendant de députés insoumis marque un tournant de grande portée. Sa composition, à l’image sociale de la société, de sensibilités politiques diverses mais en cohérence avec leurs engagements et le programme approuvé par leurs électeurs, fournit un point d’appui stable pour que vive une opposition globale au régime. Que « la France insoumise », issue directement de volontés et d’actes citoyens, soit désormais partie prenante à l’Assemblée nationale, est une première dans notre Histoire politique et institutionnelle contemporaine. Ces parlementaires d’un type nouveau sont le fer de lance de l’opposition au gouvernement Macron, au sein des institutions et au cœur des indispensables résistances sociales, à commencer par celles qui doivent s’opposer au coup de force contre le code du travail. « La France Insoumise » assumera pleinement la responsabilité qui lui échoit. C’est celle de proposer et d’organiser les moyens de fédérer le peuple dans une perspective de conquête du pouvoir sous toutes ses formes.

Nos députés prendront ainsi toute leur place dans le développement des actions de la France insoumise dont la vocation est d’être au service des prises de conscience et des mobilisations populaires auto-organisées. Elle cherchera à améliorer son efficacité en continuant à se différencier de l’organisation et du fonctionnement des anciens partis. Elle approfondira les moyens d’être cette force et ce mouvement citoyen, porteur d’un programme concret, celui de l’humaniste, social, écologique, et du projet pour une sixième République.

Notre mouvement est fondé sur la pratique militante de l’ouverture et du travail en commun sans hiérarchie ni préséance. Son Espace politique national d’échange et de coordination, par exemple, a accueilli dès sa création des personnes et des groupes venus d’horizons politiques, associatifs, mouvementistes, culturels, diversifiés. Son élargissement auquel nous appelons et pour lequel nous agissons sans réserve, se poursuit. C’est ainsi que nous répondons positivement à la récente demande d’un groupe provenant d’EELV autour de l’ancien député Sergio Coronado. Bienvenue !

L’ensemble des insoumises et insoumis, reliés à notre plateforme nationale, sont maintenant conviés à agir vigoureusement dans cette période où se déroulent les coups de force du régime sur tous les terrains des résistances et des constructions sociales, écologiques et culturelles. Dans l’immédiat, ils vont notamment s’employer, chacune et chacun à sa mesure et selon ses possibilités, à faire vivre notre campagne d’été pour informer et mobiliser contre la destruction du droit du travail. C’est une condition essentielle pour préparer une opinion informée, capable d’actions de masse avant la promulgation des ordonnances en septembre. Face à la dureté du moment et des conditions sociales de la rentrée pour les familles, les insoumis mettront leur point d’honneur à organiser cet été de nouveau des caravanes dans les cités populaires pour l’accès aux droits sociaux et civiques.

Cette période sera aussi celle d’une nouvelle étape dans la mise en place de notre de notre mouvement et de ses modes d’action. Deux initiatives nationales sont dors et déjà proposées pour y contribuer et les fédérer :
- un rendez-vous de fin d’été le week-end du 24 au 27 août ;
- une convention du mouvement sous la forme d’une assemblée représentative au mois d’octobre 2017.

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