Communiqué du groupe LFI-NFP
La quatrième conférence de l’ONU sur le financement du développement, qui s’ouvre aujourd’hui à Séville et à laquelle participent plus de 50 chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que 4000 membres de la société civile doit nous alerter sur l’état de la solidarité internationale.
Le constant est sans appel : le démantèlement de l’USAID et le désengagement américain de la solidarité internationale sont une catastrophe pour de nombreux pays en développement. Alors que 83% des financements de l’USAID ont été supprimés, les pays dits « du sud » sont confrontés à un déficit de financement de 4000 milliards de dollars par an pour atteindre leurs objectifs de développement durable d’ici 2030. Des secteurs centraux comme l’école ou la transition écologique ne sont ainsi plus financés. Ce désengagement pourrait même entraîner la reprise de pandémies qui étaient pourtant en voie de disparition comme le VIH/Sida.
Toutefois, aussi grave soit-il, le retrait américain de la solidarité mondiale n’a rien de surprenant. Il est en réalité le symptôme de la vision du monde purement transactionnelle de Donald Trump, où les affaires, la force et la prédation priment sur la paix et la coopération. Cette approche à été démontrée à maintes reprise depuis son retour à la Maison Blanche, comme en ont témoigné son projet « Gaza-Riviera », l’abandon brutal de l’Ukraine, ou avec la préemption des minerais congolais dans l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda.
La France ne doit pas suivre les Etats-Unis dans cette faillite politique et morale. À rebours des coupures budgétaires organisées par Michel Barnier et François Bayrou, elle doit dès à présent rompre avec l’alignement systématique avec Washington et affirmer son indépendance. Il lui revient de porter, avec d’autres, une vision ambitieuse du développement et de la solidarité internationale, en totale rupture avec celle, mercantile et violente, des Etats-Unis d’Amérique.
Cette nouvelle politique de développement, devra apporter une attention particulière à l’espace francophone et se donner pour ambitions de défendre collectivement les grandes causes communes planétaires et d’affronter ensemble les défis sécuritaires, sanitaires et climatiques, que nous imposent l’avenir.
