Communiqué du groupe LFI-NFP
Ce mardi avait lieu l’examen de la proposition de résolution européenne dite « pour la libération immédiate et inconditionnelle de Boualem Sansal », déposée par la députée macroniste Constance le Grip.
Nous avons réaffirmé lors de ces débats notre position. Nous ne pouvons accepter qu’un écrivain soit détenu pour ses idées ou ses propos. Nous combattons les idées de Boualem Sansal qui propagent le fantasme du grand remplacement et la peur d’une prétendue islamisation. Mais un principe reste un principe et nous ne transigeons pas avec les libertés fondamentales. Nous demandons donc la libération de Boualem Sansal.
Cependant, cette proposition de résolution remet en cause la poursuite de tout partenariat entre l’Algérie, la France et l’Europe. Ce faisant, elle abîme le dialogue franco-algérien, et compromet toute possibilité d’obtenir la libération de M. Sansal. Il s’agit de nourrir la surenchère médiatique et politique engagée depuis des mois par le gouvernement, notamment le ministre Retailleau, et par l’extrême droite, contre l’Algérie, les Algériens, les binationaux et les Français d’origine algérienne.
C’est pourquoi nous avons proposé une réécriture visant à supprimer toutes les mesures susceptibles d’exacerber les tensions et à ne conserver que l’essentiel : la demande de libération immédiate de Boualem Sansal au nom de la liberté d’opinion et d’expression, garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme. En rejetant notre amendement, qui aurait pu faire consensus, les macronistes ont fait la démonstration de leur hypocrisie : ce qui les intéresse réellement n’est ni la défense des libertés fondamentales ni le sort de Boualem Sansal mais une manœuvre d’instrumentalisation politicienne.
C’est pourquoi les député·es du groupe La France insoumise ont voté contre ce texte. Nous devons emprunter la voie de l’apaisement, traiter les différends par le dialogue pour bâtir une relation de respect mutuel et d’amitié entre deux peuples frères : les peuples algérien et français. Seule cette méthode permettra d’obtenir la libération de Boualem Sansal.
