Communiqué du groupe LFI-NFP
Ce lundi 5 mai à la Sorbonne, Emmanuel Macron organise l’évènement-comédie Choose Europe for Science avec la présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen. Face à la détresse des chercheurs aux États-Unis, aux drastiques coupes budgétaires dans la science aux Etats-Unis d’Amérique, et au bâillonnement de l’expression et du travail des scientifiques, Emmanuel Macron se pose en protecteur de la recherche libre et méritante et de l’hospitalité sous conditions. L’hypocrisie de la situation pourrait prêter à sourire si la situation des universitaires et de l’université publique en France n’étaient pas si dramatiques.
Emmanuel Macron s’établit en grand décideur et bienfaiteur européen, en promettant de débloquer 100 millions d’euros pour accueillir les scientifiques venant des États-Unis d’Amérique, alors même que son dernier projet de loi de finance, passé en force par 49-3, a réalisé 1,5 milliard de coupes budgétaires sur l’enseignement supérieur et la recherche.
La situation des chercheurs en France est catastrophique. Sous-payés, en sous-effectif, précarisés, non titularisés, leur situation est insupportable. 60 universités sur 74 ont présenté un budget en déficit. Du fait de la non-compensation des mesures gouvernementales, elles n’ont plus les moyens de titulariser leurs personnels, et font donc largement appel aux vacataires, rémunérés deux fois moins que le salaire minimum.
Par ailleurs, depuis 2018, le plan si mal nommé « bienvenue en France » fait débourser des frais d’inscription exorbitants aux étudiants étrangers hors Union européenne. Alors que les universitaires hors UE sont méprisés, Emmanuel Macron démontre une fois encore qu’il fait preuve d’une solidarité et d’une hospitalité sélective.
Le Président de la République se pose en protecteur des libertés académiques, alors que son gouvernement, par la voix de son ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal avait voulu diligenter une enquête sur le « wokisme » et « l’islamo-gauchisme » à l’université, muselant et contrôlant la parole et le travail des chercheurs notamment en sciences humaines et sociales. La France est un laboratoire du trumpisme.
Emmanuel Macron essaie de prendre la lumière, se place en héros de la science, alors même qu’il assèche l’Enseignement supérieur et la recherche depuis de nombreuses années. Alors que les trois-quarts des universités françaises sont en déficit, Emmanuel Macron se rêve grand mécène de la science, et sauveur des chercheurs. Ave César, les universitaires méritent mieux ! Aucun universitaire ne pourra être dignement accueilli sans un drastique redressement du budget alloué à l’enseignement supérieur, à la recherche publique et aux universités.
