Communiqué du groupe LFI-NFP
Le 9 mars 2025, un chercheur français rattaché au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a été interdit puis refoulé du territoire américain par les services des douanes. Il devait participer à une conférence scientifique au Texas, mais cette mission lui a été interdite unilatéralement.
La raison invoquée par les autorités américaines pour justifier cette expulsion brutale est stupéfiante. Après une fouille aléatoire, les agents fédéraux auraient découvert dans son téléphone des positions critiques de la politique anti-science de l’administration Trump. D’après eux, ces messages « tradui[rai]ent une haine envers Trump et p[ourrai]ent être qualifiés de terrorisme ». Le dossier aurait été suffisamment lourd pour autoriser une confiscation de son matériel professionnel et personnel. Le FBI aurait d’abord été saisi, mais aurait abandonné d’éventuelles poursuites.
Ce cas n’est pas isolé. De nombreux chercheurs sont en proie à une chasse aux sorcières qui rappelle le maccarthysme. Quand bien même les services de sécurité intérieure américains sont les seuls maîtres à bord et expulsent à leur guise, ce refoulement est particulièrement choquant. Il atteste l’écroulement en cours des droits fondamentaux aux États-Unis, à commencer par la liberté d’expression, de pensée et d’opinion. Cet incident intervient deux jours après les manifestations « Stand Up For Science » qui ont déferlé aux États-Unis et dans de nombreux pays, dont la France. Elles rappelaient l’urgence de défendre la science, les libertés académiques et la coopération scientifique internationale.
Que ce chercheur français soit banni par les cerbères de l’Amérique néofasciste de Trump est hélas prévisible, mais pas moins inadmissible. Le gouvernement français doit réagir fermement et convoquer l’ambassadeur des États-Unis. Le groupe parlementaire LFI-NFP apporte tout son soutien à ce chercheur ainsi qu’à toutes les communautés scientifiques exposées à cette purge intellectuelle, budgétaire et politique.
