Jean-Luc Mélenchon a déclaré dans son discours de Lille que 80% des cancers avaient une cause environnementale. Libération s’est saisi du chiffre pour le remettre en contexte et le préciser. À vrai dire, il nous semble que nous sommes d’accord avec son auteur, M. Pezet. Quelques éclaircissements pour éviter les désaccords factices.
M. Pezet attire l’attention de ses lecteurs sur la différence entre les cancers dus à des risques « intrinsèques » (le hasard) et les cancers dus à des risques « extrinsèques » (entre 70 et 90% d’entre eux). Et il intervient pour contester que les 80% de cancers « extrinsèques » soient liés à l’environnement. Au passage, il pointe que Le Monde a traduit de manière erronée « extrinsèque » par « environnemental », le 16 décembre 2015.
La différence entre risques intrinsèques et extrinsèques fait l’objet de nombreux débats dans la communauté universitaire, qui rejette parfois cette partition. Mais acceptons-la comme cadre de discussion pour préciser notre plein accord avec M. Pezet.
D’abord, l’auteur précise alors que dans ces 80% de causes extrinsèques se trouvent aussi bien l’industrialisation, les pesticides, le traitement des aliments, mais aussi l’alcool, le tabac ou l’obésité. Il conclut donc que les causes extrinsèques du cancer sont aussi liées à des « comportements de consommation plutôt active ». Toutefois, le tabagisme passif ou l’obésité ne sont pas des comportements actifs, mais bien des maux liés à l’environnement de vie (consommation, sédentarisation…). Ainsi, il nous semble que 80% de cancer liés à l’environnement reste une donnée valable, à condition bien entendu d’inclure dans l’environnement l’exposition aux fumées ou les modes de vie. Merci à l’auteur pour nous donner cette occasion de développer !
