Les instances européennes doivent retirer la dérogation concernant la biomasse primaire en Guyane

pARTAGEZ

Communiqué des député.e.s LFI-NUPES de la Commission Développement Durable et Aménagement du Territoire 

Suite au vote du 14 septembre 2022 sur la révision de la Directive européenne sur les Énergies Renouvelables (RED III), un amendement a été glissé par les eurodéputé.e.s français.e.s portant dérogation sur l’utilisation de biomasse ligneuse primaire en Guyane pour produire de l’énergie et des agrocarburants.  Cet amendement européen ainsi que son projet de transposition en France exposent le seul territoire de l’Union Européenne possédant une forêt tropicale à une exploitation industrielle dangereuse et néfaste pour l’équilibre des écosystèmes forestiers et humains.

Tandis que la Guyane est recouverte à 96 % par de la forêt équatoriale d’une biodiversité extrêmement riche, unique, et encore majoritairement non-inventoriée à ce jour, la dérogation introduite par le Parlement européen permettrait de poursuivre l’exploitation du bois de défriche agricole à des fins énergétiques et de lancer la production d’agrocarburants sur des milliers d’hectares de surfaces déboisées. La forêt amazonienne guyanaise serait donc rasée pour de l’électricité « verte » et des fusées « bios » au profit de quelques multinationales industrielles du bois.

Alors que nous sortons d’une COP27-climat et d’une COP15-biodiversité historiques, se déroulant entre méga-feux planétaires et sécheresses records ; alors que les scientifiques décrivent le déclin et la disparition de nombreuses espèces comme étant la sixième extinction de masse ; alors qu’une cinquantaine de chercheurs alertent cette semaine encore dans Science sur le point de bascule irréversible dont se rapproche l’Amazonie – et spécifiquement à cause des activités humaines et de la déforestation - ; notre ambition commune ne devrait-elle pas être la mise en œuvre d’une politique concrète et ambitieuse pour préserver des conditions de vie habitables sur Terre ? ou bien l’Europe souhaite-t-elle prendre le relais de la politique de déforestation massive menée sous le mandat de Bolsonaro au Brésil ?

À l’heure des choix politiques pour le vivant, la priorité est de préserver et de restaurer la forêt amazonienne en Guyane. C’est pourquoi l’ensemble des député.e.s LFI-NUPES de la commission Développement Durable demandent aux instances européennes le retrait de cette dérogation, notamment lors du trilogue du 7 février prochain entre le Parlement, le Conseil et la Commission Européenne. Nous appelons également Madame la Ministre de la Transition Énergétique Agnès Pannier-Runacher à lever le voile sur son projet de décret de transposition et à prendre clairement position au vu des enjeux cités.

Catherine Couturier, Députée de la Creuse, Loïc Prud’homme, Député de la Gironde, Gabriel Amard, Député du Rhône, Manon Meunier, Députée de la Haute-Vienne, Sylvain Carrière, Député de l’Hérault, Anne Stambach-Terrenoir, Députée de la Haute-Garonne, Sylvie Ferrer, Députée des Hautes-Pyrénées, Aymeric Caron, Député de Paris, Clémence Guetté, Députée du Val-de-Marne.

Dernières actualités

Rechercher