Le Centre national d’études spatiales (CNES) sonne l’alarme : non à la Start-up Nation, en recherche comme ailleurs !

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Un article du groupe thématique Enseignement supérieur et Recherche de la France insoumise

Plusieurs centaines de salarié·es du CNES se sont mis·es en grève à partir du 14 avril 2022. Il s’agit d’un mouvement d’une ampleur historique, soutenu par la quasi-totalité de la communauté scientifique du Centre et qui concerne les implantations de Toulouse, de Paris et de Kourou.

Les agent·es, chercheur·ses, technicien·nes, ingénieur·es…, contestent un manque de moyens devenu chronique. Ils et elles dénoncent une politique gouvernementale qui délaisse la recherche publique au profit de la recherche privée, confiant ainsi l’argent à des gens qui de surcroît n’ont pas les compétences techniques pour mener à bien des projets d’envergure. Le nouveau contrat d’objectifs officialisé par le gouvernement consacre en effet l’abandon d’une partie de la recherche spatiale au secteur privé. Dans le même temps, des projets spatiaux s’arrêtent faute de financement !

Le Centre national d’études spatiales (CNES), qui a vu le jour en 1961, est une des plus anciennes agences spatiales au monde. Il occupe une place cruciale dans la recherche scientifique du pays. Grâce à lui, comme l’a rappelé le député de la France insoumise Bastien Lachaud à l’occasion de l’anniversaire des 60 ans du Centre en décembre dernier, la France maîtrise l’ensemble des savoirs et savoir-faire de la technologie spatiale et s’est ainsi donné les moyens de peser dans le concert des nations spatiales.

Or le gouvernement veut liquider cet établissement public et le réduire à une agence de financement. En 2020, il l’a transféré de la tutelle du ministère de la Recherche à celle du ministère de l’Économie. Trop de technique, pas assez de business pour Bruno Le Maire ! Aujourd’hui, le CNES est sommé de rapporter de l’argent, pas des savoirs, dans la lignée des dérives que dénonçaient il y a peu les chercheurs et chercheuses de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).

Comme le soulignait Bastien Lachaud en décembre 2021, sous la tutelle de Bercy, le CNES est vu comme le bras armé d’une vision mercantile de l’espace, qui procède par l’externalisation, la privatisation et la vaine dépense dans les « jeunes pousses » d’un improbable New Space français.

Les agent·es travaillent désormais au service de start-ups : des diplômé·es d’école de commerce se font financer des projets inutiles et chers, sans valeur ajoutée. Et lorsque les agent·es du CNES retoquent une start-up, elle revient par la hiérarchie !

Cette situation est insupportable. Les salarié·es du CNES sont entré·es en grève pour sauver leur profession et une idée partagée de la recherche et du développement des connaissances et des technologies. La France insoumise et l’Union populaire leur apportent tout leur soutien.

Ces centres et instituts de recherche français affaiblis sous la Macronie doivent au contraire être soutenus et développés par les pouvoirs publics. Nous restaurerons le rôle et les capacités du CNES à faire avancer la recherche scientifique sur l’espace comme à planifier l’action spatiale de la France.

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