Le patrimoine : un bien commun à partager, un service public à défendre

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Un article du groupe thématique culture de la France insoumise

Alors que s’ouvre ce week-end le Salon du Patrimoine, le groupe culture de la France insoumise rappelle et détaille ses propositions dans ce domaine crucial pour l’émancipation de toutes et tous.

Le patrimoine est une idée révolutionnaire : des œuvres, des monuments, des sites naturels ou historiques méritent d’être préservés pour l’avenir et d’être accessibles à tou·tes les citoyen·nes et à la science. Nous héritons cette volonté politique de la Révolution de 1789, durant laquelle est né le concept émancipateur des musées aux missions de conservation et de transmission.

Ici aussi, la prédation des ultra-riches et du marché va à l’encontre de cette aspiration républicaine, encouragée par des responsables politiques complices et irresponsables. L’ouverture de la Pinault collection à la Bourse du Commerce à Paris en est l’exemple. Offert pour les 50 prochaines années au milliardaire éponyme par Anne Hidalgo qui l’a célébré comme « la création d’un nouveau musée au cœur de Paris », cette entreprise privée répond à des objectifs de communication et de spéculation au profit du milliardaire et non de l’intérêt général. Des directions que prennent également bien trop d’organismes nationaux.

La France insoumise entamera une bifurcation politique claire dans le patrimoine pour lui permettre d’accomplir à nouveaux ses missions. Tout d’abord en portant le budget consacré à l’art, à la culture et à la création à 1 % du PIB par an, ce qui permettra de doter les musées publics des fonds suffisants pour qu’ils n’aient pas à s’inféoder à des mécènes privés. Nous étendrons également la gratuité des sites et musées en commençant par la gratuité pour tou·tes le dimanche. Les droits d’entrée dans des lieux culturels privés seront quant à eux encadrés et plafonnés.

Ce budget nous permettra également de mettre en place une réelle politique d’éducation artistique et culturelle. Elle s’inscrira dans le temps long en s’adaptant à la diversité des lieux de vie des Français·es. Cela concernera également les services publics du patrimoine qui verront leurs moyens renforcés pour ces tâches et seront accompagnés par le pouvoir politique pour les mener à bien. Un plan de formation et de recrutement dans la médiation culturelle de proximité, notamment à destination des jeunes, appuiera cette action pour faire de l’éducation artistique et culturelle une réalité tout au long de la vie et permettre à toutes et tous de découvrir et s’approprier notre patrimoine commun. Cela passe évidemment par la nécessité de garantir des conditions de travail et une couverture sociale décentes à l’ensemble des travailleur·ses du patrimoine qui sont bien trop nombreux·ses à effectuer leurs missions dans une précarité inacceptable, comme les installateur·rices ou les guides conférencier·es. Nous veillerons par ailleurs à ce que ce patrimoine national soit un matrimoine, qui mette en lumière les œuvres longtemps invisibilisées des autrices à travers l’Histoire.

Nous cesserons également de brader le patrimoine et nous opposerons à tout projet de vente de ce dernier, comme celle du site de l’Institut agronomique de Grignon, comme l’a fait Jean-Luc Mélenchon en septembre.

Alors que l’archéologie préventive et les archives souffrent d’être devenus des objets de profits et des victimes de l’austérité, nous romprons avec cette tendance dangereuse et conforterons les moyens des grands établissements publics chargés de ces missions qui assurent qualité scientifique, préservation et accessibilité du patrimoine de la Nation.

Enfin la révolution citoyenne aura lieu partout, y compris dans le patrimoine. Nous abolirons les privilèges des riches dans la culture, à commencer par les niches fiscales du mécénat qui permettent à une poignée de se constituer des patrimoines privés avec les impôts de tou·tes. Nous remplacerons les mécènes par une représentation démocratique et citoyenne dans les conseils d’administrations des musées. Enfin, nous lutterons activement contre le pantouflage, dans la culture comme dans tous les autres domaines.

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