#MeTooTheatre : stop aux violences sexistes et sexuelles dans le spectacle vivant !

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Communiqué du groupe thématique Culture de la France insoumise

Un vaste mouvement de libération de la parole sur les violences sexistes et sexuelles traverse le milieu du théâtre avec le #MeeTooTheatre depuis le 8 octobre dernier. Le Groupe Culture de la France insoumise apporte son soutien à toutes les personnes qui s’expriment dans ce mouvement pour dénoncer ces violences et salue cette initiative salutaire.

Les quelques mots « Tout le monde savait » reviennent très régulièrement dans les témoignages relayés sur les réseaux sociaux. C’est en effet une omerta solide qui régnait jusqu’à alors dans le milieu théâtral, renforcée par la précarité structurelle et aggravée par le manque de moyens dans ces métiers ainsi que par des méthodes d’enseignement qui perpétuent l’acceptation de ce type de domination. Femmes, minorités de genre et personnes racisées subissent de plein fouet ces discriminations, qui brisent des carrières et des vies. À cela s’ajoutent des inégalités criantes entre hommes et femmes en termes de reconnaissance, de visibilité, de rémunération, de moyens et de programmation qui nourrissent un sexisme structurel propices aux pires violences.

Cette parole se libère dans le théâtre après s’être libérée dans le cinéma, à l’origine de l’historique #MeeToo en 2017 après que 88 personnalités féminines de l’industrie audiovisuelle ont dénoncé les agissements du producteur états-unien Harvey Weinstein. À la libération de la parole dans l’audiovisuel s’ajoute celle dans les arts visuels, notamment dans les écoles d’art à travers le réseau « Balance ton école d’art ». Les travaux des collectifs HF ou la Barbe finissent quant à eux d’apporter les chiffres de ces disparités. Tous les secteurs artistiques sont concernés et ne sont pas moins sexistes, moins discriminatoires, moins violents que l’ensemble de la société. Les mêmes schémas de sexisme, de harcèlement, d’agression et de protection des agresseurs s’y répètent toujours.

Il est également nécessaire de saluer le courage de celles qui portent publiquement ces combats et qui font immédiatement face aux pires déferlements de haine et aux menaces les plus infâmes. Comme Adèle Haenel a pu cristalliser cette violence, c’est ici Marie Coquille Chambel qui fait face à une intense vague de harcèlement pour avoir porté publiquement le combat de la libération de la parole dans le théâtre. Nous lui apportons notre soutien, ainsi qu’à toutes celles qui luttent avec elle et nous tenons à leurs côtés dans ce combat nécessaire et urgent.

Le courage de celles qui ont brisé le silence fait bouger les lignes, mais il revient aux pouvoirs publics d’agir pour accompagner concrètement ces mouvements. À ce titre la France insoumise propose que la parité effective soit mise en place à la direction des établissements culturels mais également dans les moyens alloués ainsi que dans les programmations. Des instances de formation et de dialogue sur le sujet doivent également être mises en place dans l’ensemble de ces structures afin de faire de cette nécessaire évolution de société un enjeu de proximité. Enfin, c’est bien sur l’ensemble de la société qu’il faut agir à travers un plan de financement pour la lutte contre les violences faites aux femmes de plus d’un milliard d’euros. C’est ce que propose notre programme l’Avenir en commun, reprenant le mot d’ordre des mobilisations féministes de ces dernières années. Au-delà de l’ensemble de ces mesures, c’est une action politique concrète et constante qui est nécessaire et non pas uniquement des effets d’annonce et de communication dans laquelle se complaît le gouvernement.

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