Loi Rilhac, un nouveau recul pour l’école

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Un article du groupe thématique Éducation de la France insoumise

Mercredi 29 septembre 2021, la proposition de loi de Cécile Rilhac, députée LREM, créant la fonction de directrice ou de directeur d’école a été adoptée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

La France insoumise s’est opposée à cette proposition de loi en menant la bataille parlementaire grâce à nos député·es et en soutenant les enseignant·es mobilisé·es lors des rassemblements. Avec cette loi, le ministre Blanquer entend bien poursuivre la transformation de l’école publique en calquant son fonctionnement sur celui de l’entreprise. Le suicide de Christine Renon, directrice d’école à Pantin, a servi de prétexte au ministre pour modifier en profondeur le fonctionnement de l’école primaire dans un sens très éloigné de ce qu’elle demandait dans sa lettre d’adieu.

Ainsi, les directrices et les directeurs d’école pourraient de fait devenir des supérieurs hiérarchiques de leurs collègues car Cécile Rilhac et la majorité présidentielle ont créé une autorité fonctionnelle et une délégation de compétences sans contours précis, renvoyant leurs définitions à des décrets. Ce n’est pas ce que demandent les premiers concernés. 

En effet, en novembre 2019, le ministère de l’éducation nationale a consulté les directrices et les directeurs d’école et recueilli plus de 29000 réponses : seulement 11 % des directeurs et directrices se sont dits favorables à la création d’un statut. Ils demandent en revanche une aide humaine statutaire pour accomplir des tâches comme la gestion des accès de l’école ou des appels téléphoniques. Ces emplois ont été supprimés par Jean-Michel Blanquer. Ce sont également des moyens matériels dont ont besoin des directrices et les directeurs, comme par exemple un téléphone portable professionnel. Enfin, une augmentation des décharges d’enseignement leur permettrait d’effectuer l’ensemble de leurs missions sans empiéter ni sur le temps de travail avec leurs élèves ni sur leur vie privée.

Cette loi s’inscrit aussi dans la « grande réforme de l’école du futur » annoncée par Macron, le 2 septembre dernier à Marseille. Dans ce nouveau laboratoire libéral, les enseignant·es seraient recruté·es par un directeur super DRH, les équipes pédagogiques et personnels communaux seraient mixées, des dérogations aux rythmes scolaires accordées. Il s’agit ni plus ni moins de créer une éducation locale, spécifique à chaque école, profondément inégalitaire, après l’instauration d’un code du travail par entreprise.

Alors que les enseignant.e.s revendiquent une hausse des salaires et un dégel du point d’indice, ainsi que de meilleures conditions de travail, cette loi est un énième projet libéral destructeur en matière d’éducation : casse du service public, remise en cause directe du statut des fonctionnaires, mise en concurrence généralisée à la fois des écoles mais aussi des personnels. La France insoumise défend un véritable service public de l’école primaire fonctionnant de manière collégiale et démocratique et dotée des moyens nécessaires pour remplir ses missions.

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