Valoriser le tourisme rural pour sortir du tourisme de masse et lutter contre la désertification des campagnes

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Un article du groupe thématique Ruralités et Aménagement du territoire de la France insoumise

La France est le premier pays au monde en matière de transit de touristes internationaux (89 millions de personnes en 2018). Notre pays a pleinement bénéficié de la massification du tourisme ces dernières décennies. Ce secteur économique représentait 7,4% du PIB et plus d’1,3 million d’emplois en 2018 avec une forte disparité entre les régions ainsi qu’entre les centres urbains et les ruralités.

Le secteur économique du tourisme est responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre dont deux tiers imputables aux déplacements.

La reprise des activités liées à ce secteur doit s’inscrire pleinement dans une démarche écologique. La crise du Covid-19 doit permettre de changer en profondeur les pratiques de cette économie afin qu’elle soit plus respectueuse de l’environnement et des hommes. Pour ce faire plusieurs éléments doivent être pris en compte :

  • La massification des activités touristiques a entraîné la saturation de nombreux sites de villégiature, notamment dans les villes, et de nombreuses disparités. Il est nécessaire de faire bifurquer les flux touristiques vers les ruralités afin que ces territoires puissent eux aussi bénéficier des retombées économiques de ces activités. Le tourisme rural et l’écotourisme doivent devenir la norme en matière de modèle économique.
  • Communiquer sur l’impact écologique mais aussi économique du tourisme de masse et les bienfaits du tourisme lent (vélotourisme, randonnée, tourisme itinérant) est primordial tout comme mettre en valeur le patrimoine naturel et bâti présent dans les ruralités. Ces séjours touristiques peuvent également faire l’objet d’un plan de sensibilisation à la préservation de l’environnement, de la faune et de la flore présents sur nos territoires.
  • Cela doit passer par un vaste plan de relocalisation des activités touristiques, d’investissement dans les infrastructures de transport ferroviaire pour permettre un report modal vers le rail pour les déplacements mais aussi dans des structures d’accueil au sein des ruralités. La décarbonation des moyens de transport, y compris pour les voyages à destination des régions d’Outre-mer, est l’une des clefs permettant de réduire considérablement l’impact écologique du tourisme en France.
  • Des normes environnementales plus ambitieuses concernant les entreprises liées au secteur touristique (hébergement, loisir, restauration) doivent également être envisagées tout comme la création de labels afin d’orienter le consommateur. Le développement de l’écotourisme et du tourisme rural devant être axé sur le modèle de l’économie circulaire.
  • Mailler le territoire national de réseaux touristiques de proximité autour de coopératives territoriales de développement touristique permettant de mettre les professionnels du tourisme, les producteurs locaux, les pouvoirs publics, les commerces et les artisans en relation.

La redirection des flux économiques liés aux activités touristiques vers les ruralités permet également de lutter contre la désertification des campagnes et la lutte contre les villages dortoirs en permettant la création d’emplois directs dans ces bassins de vie. La redynamisation économique de ces territoires pourrait permettre de lutter efficacement contre certaines problématiques auxquelles font face les communes rurales (désertification médicale, fermetures de classes, etc) tout en les désenclavant et en créant du lien social entre les populations citadines et rurales.

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