Confinement : comment prévenir et agir contre les violences conjugales ?

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Violences conjugales femmes confinement

Article rédigé par le groupe thématique « Égalité Femmes Hommes » de La France insoumise. Vous aussi, rejoignez un groupe thématique.

En ces temps exceptionnels de confinement total, une problématique majeure touche de trop nombreuses femmes : comment prévenir et agir contre les violences conjugales ? 

Chaque année, 220 000 femmes sont victimes, en France, de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Or ces violences sont intensifiées en période de confinement pour les femmes partageant leur logement avec un homme violent, mais aussi pour des femmes susceptibles d’entrer, pour la première fois, dans l’enfer de la violence du fait des circonstances. Les conséquences du confinement sont aussi bien psychologiques qu’économiques pour de nombreux foyers et s’avèrent susceptibles d’exacerber des violences déjà existantes ou d’en générer de nouvelles. La promiscuité, l’isolement et l’absence d’échappatoire physique accroissent conjointement le danger.

En Chine et en Italie, on rapporte déjà une augmentation des cas de violences domestiques ces dernières semaines, mais aussi de nombreux cas de fuite pour rejoindre des amies ou des parents, ce qui n’empêche pas un harcèlement à distance de la part des agresseurs.

En France, la diminution brutale du nombre d’appels au 3919 (numéro d’écoute dédié aux femmes victimes de violences) laisse penser, non pas que les violences intrafamiliales auraient diminué, mais que les femmes victimes de violences n’auraient plus la possibilité d’appeler à l’aide, en raison de la présence continue de leur conjoint. De plus, le 3919 a été suspendu entre vendredi et lundi matin, en raison d’une bascule technique permettant aux écoutantes de passer en télétravail. 

Le numéro est joignable du lundi au samedi de 9 heures à 19 heures. Marlène Schiappa rappelle que ce numéro n’est pas une ligne d’urgence, et exhorte à contacter le 17 en cas d’urgence, et ce, alors que l’inquiétude monte pour les femmes victimes de violences. 

Trois types de risques de violence pour les femmes en situation de confinement avec leur conjoint

Aujourd’hui, nous pouvons établir trois types de risques de violence pour les femmes en situation de confinement avec leur conjoint. Le premier risque concerne les couples au sein desquels le niveau de tension augmente tellement qu’il déclenche les premières violences au sein du couple. Le second risque menace les couples où les violences psychologiques sont déjà installées ; la situation de confinement risque de faire monter le niveau de violence d’un cran et d’entraîner des violences physiques ou sexuelles. Le dernier niveau de risque est le féminicide, au sein de couples où la violence physique est déjà une réalité antérieure au confinement.

Alors que leur travail, leur vie sociale, constituaient jusque-là une rupture momentanée au tête-à-tête avec leur bourreau, les femmes victimes de violences sont désormais 24 heures sur 24, et sept jours sur sept, en présence de leur conjoint violent, pour une période indéterminée. 

Les policiers doivent intervenir régulièrement pour interpeller les hommes violents. De nombreux incidents ont été relevés ces deux derniers jours à Trappes, Versailles, Limay, notamment.

Il faut agir, et agir vite ! Le gouvernement a présenté des mesures d’urgence mais elles sont insuffisantes.

Nos propositions :

  • La réouverture des plannings familiaux et la garantie du maintien de l’accès aux IVG sur le territoire.
  • Des subventions d’urgence aux associations d’accompagnement des personnes contre les violences.
  • Une ouverture 24h/24 du numéro vert 3919 contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
  • La réquisition de logements vacants et de chambres d’hôtel pour l’hébergement d’urgence des femmes et des enfants en respectant les normes sanitaires. Le confinement risquant de faire exploser les situations de violences intrafamiliales, il faut que l’État puisse accueillir plus de personnes en moins de temps, ce qui nécessite plus de places.
  • Organiser des visites de vérification par la police dans les foyers où des violences intra-familiales ont été signalées.
  • L’ajout d’une case dans le document de sortie dérogatoire permettant de signaler une sortie en cas de violence dans le foyer - ce qui permet une prise en charge immédiate de la personne dès le contrôle du document.

Pour aller plus loin :
- Signer la pétition « Covid 19 : Les avortements ne peuvent attendre ! Pour une loi d’urgence ! »
- Lire les recommandations du collectif #Noustoutes « Que faire pour aider les femmes victimes de violences pendant le confinement ? »

Pendant ces jours de confinement les groupes thématiques de la France insoumise ont décidé d’apporter leur contribution à travers des réflexions sur la situation actuelle. Chaque jour, un ou plusieurs articles d’analyses seront produits par un des groupes thématiques. Retrouvez ces productions sur la page de l’espace programme.

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