En France, le droit à l’avortement ?

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Dans le monde, une femme meurt toutes les neuf minutes des suites d’un avortement clandestin. La mobilisation pour le droit à l’avortement est donc un combat pour la vie.

Partout dans le monde, certaines forces archaïques tentent d’entraver le droit de chaque femme à disposer de son corps. Aux États-Unis d’Amérique, l’année 2019 fut marquée par des reculs importants dans plusieurs États, avec la mise en place de législations extrêmement dures de pénalisation de l’avortement. Le 18 septembre 2019, les parlementaires équatorien·nes ont refusé ont refusé de dépénaliser l’avortement. Le 31 août 2019, une journaliste marocaine a été arrêtée puis emprisonnée pour avoir mis fin à sa grossesse de manière « illégale ». Selon Médecins du Monde, en 2018, 40 % des femmes vivent dans un environnement qui restreint l’accès à l’avortement.

En France, si l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) est autorisée depuis la loi Veil de 1975, le combat pour garantir le droit de toutes les femmes à disposer de leur corps est toujours d’actualité.
Malgré l’inscription dans la loi en 2017 de l’extension du délit d’entrave à l’IVG, les groupes d’extrême-droite multiplient les actions de désinformations et les mobilisations contre le droit à l’avortement. Alors que le Sénat avait adopté une mesure d’extension du délai légal pour pratiquer l’IVG, ces groupes ont amené les sénateurs et les sénatrices à revenir sur leur vote. Pourtant, l’allongement du délai légal de recours à l’avortement éviterait à environ 5 000 femmes par an (5 % des IVG) de devoir se rendre à l’étranger pour avorter - uniquement bien sûr, si elles en ont les moyens financiers.
Même s’il est légal, l’accès à l’IVG peut être extrêmement long et complexe sur certains territoires ou à certaines saisons. Ce parcours de la combattante découle de la double clause de conscience, autorisant les médecins qui le souhaitent à refuser de pratiquer l’IVG ainsi que les multiples fermetures de structures pratiquant l’IVG (-130 entre 2001 et 2011). L’effectivité du droit à l’avortement d’une femme est aujourd’hui plus importante dans les grandes villes qu’en zone rurale ou périurbaine, plus forte à l’automne qu’en été, etc.

En 2013, à l’occasion du 42ème anniversaire de la loi Veil, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a formulé 35 recommandations pour renforcer l’effectivité du droit à l’avortement. Parmi ces recommandations, neuf d’entre elles n’ont pas été mises en application, ni totalement ni partiellement, notamment : la suppression de la double clause de conscience des professionnel·les de santé ; un moratoire sur la fermeture des centres IVG ; le développement de l’offre de proximité, en permettant par exemples aux centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) ainsi qu’aux maisons médicales pluridisciplinaires de pratiquer l’IVG par aspiration ; l’attribution de moyens conséquents pour l’activité d’IVG avec la garantie de moyens nécessaires pour accéder à des locaux, une ligne téléphonique, des places en bloc opératoire ; l’inscription de l’IVG au programme d’évaluation des politiques publiques du Parlement et le financement de la recherche sur le sujet.

La France insoumise est engagée pour défendre et renforcer le droit à l’IVG. Elle propose notamment de l’inscrire dans la Constitution, par le droit à disposer de son propre corps.

Les victoires décrochées récemment montrent que les mobilisations paient. En Espagne les mobilisations ont permis de préserver le droit à l’IVG, en Irlande de le légaliser, tandis qu’en Australie, depuis le 26 septembre 2019, l’avortement est dépénalisé sur l’ensemble du territoire.

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